LE DISCIPOLAT DES NANDI DU CONGO :

Faire de l’ethnie Nandi de la République Démocratique du Congo
des disciples de Jésus-Christ qui se multiplient par des
relations familiales et interpersonnelles[1]

Par Paluku Wangahemuka,[2] DMiss
pwangahem@yahoo.com

Introduction

But

Le but de cet article est de concevoir un programme de faire des disciples de Jésus-Christ par des relations familiales et interpersonnelles. Ces relations constituent l’élément essentiel des sociétés collectivistes. Des plus amples explications en feront foi, prenant le cas de l’ethnie Nandi de la République Démocratique du Congo comme exemple. Comme il s’agit de faire des disciples de Jésus-Christ, une préalable se dégage: la Bible est le fondement pour tout effort de faire des toutes les nations ses disciples. Et comme il s’agit des nations ou ethnies, il est impérieux de prendre en considération la façon dont les ethnies réfléchissent, agissent et déterminent leur personnalité, entendez par la, leur culture.

Définitions

Pour plus de clarté, quelques mots méritent une définition :

· Un disciple est une personne qui confesse sa foi en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur, apprend à vivre comme Jésus, et fait que d’autres personnes suivent Jésus-Christ.

·  Faire des disciples est l’activité par laquelle un chrétien amène une personne ou un groupe de personnes à Christ, l’aide à croître dans tous les différents aspects de la vie spirituelle, physique, émotionnelle et professionnelle, et enfin, lui apprend, à son tour, à faire autant.

· La multiplication des églises est activité par laquelle des chrétiens d’une église établissent des nouvelles églises dans différents villages et cités d’une région.

Esquisse

L’ossature de cette étude se pressente de la manière suivante :

Introduction
Quelques exemples neo-testamentaires de faire des disciples
Méthodes en cours de faire des disciples dans l’église Nandi
Apports d’autres ministères de faire des disciples aux églises Nandi
Nouvelle approche de faire des disciples chez les Nandi
Évaluation d’une activité de faire des disciples qui se multiplient
Conclusion
Notes

Quelques exemples neo-testamentaires
de faire des disciples

Ici, nous cherchons à étudier comment Jésus, Paul, et l’église primitive ont fait des disciples. Leurs approches méthodologiques seront tenues normatives dans la conception d’un programme de faire de Nandi des disciples de Jésus-Christ

Jésus-Christ, Maître faiseur des disciples

Quand Jésus proclama l’ordre missionnaire, il dit; « Allez, donc de toutes les nations, faire des disciples en les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai enseigné » (Mt. 28:19). Durant son ministère terrestre, Jésus démontra à ses disciples son paradigme de faire des disciples; et c’est ce que ceux-ci devaient suivre en accomplissant l’ordre missionnaire leur intime. Pour qu’un tel ministère soit couronne de réussite chez les Nandi du Congo, il doit s’inspirer du paradigme du Maître Comment avait-il donc procède à faire ses disciples? C’était par l’appel, la formation et l’envoi à la mission.

Appel des disciples

Jésus a recruté certains d’entre ses disciples parmi les disciples de Jean-Baptiste. D’autres étaient pécheurs, un publicain. Il est curieux de remarquer qu’il n’a recruté personne appartenant aux grands groupes religieux, pharisiens et saducéens. Il s’est donc choisi des hommes ordinaires dans la société.

Du point de vue psychologique, ses disciples étaient de personnalités variées. À titre d’illustration, son choix est tombe sur Simon Pierre qui pouvait faire preuve d’une foi agissante en marcha avec Jésus sur les eaux du lac, mais qui, peu après il commença à s’enfoncer suite à la peur (Mt. 26:69-75). Thomas, dans le sillage de Jésus, fait preuve d’une personnalité retirée sans enthousiasme.  Sa personnalité se manifeste à trois reprises. D’abord quand Jésus recommanda aux disciples à se rende en Judée ou les Juifs avaient récemment tente à le lapider. Dans leur hésitation, Thomas lancera un propos pessimiste disant: « Allons aussi, afin de mourir avec lui » (Jn. 11:7, 8,16). Son questionnement à Jésus pour savoir le chemin (Jn. 14:5), le désir exagère de toucher les marques de clous dans les mains de Jésus et le côte percé (Jn. 20:24-31) ne font que trahir un doute caractéristique. Pourtant, le choix du Maître était tombe sur lui.

Ce qui vient d’être dit jusqu’ici prouve en suffisance que l’appel de Jésus à la vie de disciple était sans considérations humaines, il était plutôt souverain, transcendant l’appartenance sociale et la personnalité de l’appel. Jésus avait un but en appellent ces hommes: il voulait « les avoir avec lui » pour les former, et « les envoyer pour prêcher avec le pouvoir de chasser les démons. » (Mc. 3:14-15). Il est certain que Jésus voyait en eux une remarquable potentialité de fidélité à lui et du leadership.[3] Il se fiait donc à la formation qu’il allait leur offrir et à l’action du Saint-Esprit en eux pour les utiliser puissamment à établir des bases solides pour église naissante dont histoire est relatée dans les Actes des Apôtres ou les Juifs pouvaient reconnaître que les disciples de Jésus avaient bouleverse le monde (Ac. 17:6).

Formation des disciples

Après avoir appelé ses disciples, Jésus les forma. La formation se fit par observation, enseignement et stage.

Observation: La façon la plus naturelle de former consistait à l’observation. Les disciples devaient voir le Maître agir. C’est ainsi que les disciples pouvaient apprendre, par exemple, à prier en observant Jésus en train de prier. Luc dit: « Jésus priait un jour en un certain lieu. » (Luc 11:1). L’expérience semble avoir été profonde de façon qu’un des disciples pouvait s’empresser de demander: « Seigneur, enseigne-nous à prier » (Luc 11:1). L’enseignement qui s’en suivit devait être bien compris à cause de l’observation précédente. Une si profonde pratique spirituelle, parler avec le Père, s’appris par observation.

Un autre exemple est celui de laver les pieds des disciples (Jn. 13:1-17). Ébahis, les disciples virent leur Maître laver leurs pieds. Un Seigneur et Maître ne pouvait pas faire quelque chose de si humiliant car, pour les juifs, laver les pieds d’une personne était considère comme une oeuvre servile qui ne pouvait être faite que par un esclave ou une femme très soumise ou un enfant.[4] Par cet acte, Jésus enseignait à ses disciples l’amour et l’humilité comme virtus chrétiennes qui doivent caractériser les relations interpersonnelles des disciples.

Une autre sorte d’observation mérite une considérations: une observation participative. La multiplication des pains en est un exemple (Mt. 14:13-20). Des milliers des gens qui suivaient Jésus pour écouter l’Évangile étaient fatigues et avaient faim; Jésus fut ému de compassion pour eux. Il demanda à ses disciples de subvenir aux besoins de la foule. Dans l’incapacité de le faire, ces derniers proposèrent à Jésus de les renvoyer. Jésus les recommanda, disant: « Donnez-leur vous-mêmes à manger » (v. 16). Les disciples présentèrent à Jésus ce qu’ils avaient pu trouver: cinq pains et deux poissons. Jésus les bénit pour les multiplier, les remit aux disciples, et ceux-ci les distribuèrent à la foule qui mangea à satiété; et douze paniers de nourriture restée furent ramasses. Éventuellement, les disciples apprirent qu’il fallait non seulement répondre aux besoins spirituels des gens mais aussi à leurs besoins physiques et sociaux (Ac. 2:42-46). Après l’ascension de Jésus, ils créeront une forte communauté chrétienne qui répondait aux besoins spirituals, physiques et sociaux de ses membres.

Enseignement

A l’observation, Jésus ajouta l’enseignement théorique. En exemple, dans Matthieu 5-7, sur la montagne, Jésus enseigna les béatitudes et la loi pour vivre dans le royaume de Dieu. Pour une correcte appréhension, Jésus donna des plus pertinentes explications de la loi en contrastant des pratiques erronées juives à la divine appréhension de la loi de Dieu. Il pouvait par exemple dire: « Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son coeur » (Mt. 5:27-28 Louis Second). Un autre exemple est celui de l’enseignement sur la route d’Emmaüs

(Lc. 24:28-49). Jésus apparut à deux disciples qui lui dirent « Nous espérons que ce serait lui qui délivrerait Israël » (v. 21). Ils démontrèrent par la, leur désespoir suite à la mort de Jésus Alors Jésus réagit, disant: « O homes sans intelligence et dont le coeur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes » (v. 25). Il se mit alors à leur expliquer ce que tous les prophètes avaient dit à son sujet en commençant par Moise. Sans aucun doute, il n’y a jamais eu d’aussi exhaustive que profonde étude biblique qui ait été faite sur Jésus. Le désespoir de ces disciples disparu, et ils purent se joindre aux autres à Jérusalem pour attester l’évidence de la résurrection de Jésus (v. 33-35).

 

Enfin, l’enseignement de Jésus aux disciples était tellement exhaustif qu’il amenait ces derniers à une appréhension exacte de la vérité divine. Ce fut un des moyens efficaces pour former les disciples.

Stage

A l’observation et à l’enseignement s’ajoute ce qu’aujourd’hui nous aurions pu appeler stage. Les disciples apprirent la vérité spirituelle en observant Jésus en train de la pratiquer et par le bon enseignement de Jésus, ils pouvaient l’appréhender.

Remarquons que la période de formation ne suivait pas un processus séquentiel. Des le début, les disciples observaient Jésus en train d’agir, mais ils étaient souvent associes aux oeuvres pratiques de Jésus; c’est ce que, volontiers, nous appelons stage. Par exemple, Jean dit que Jésus baptisait, il affirme que ses disciples baptisaient en même temps (Jn.3:22; 4:1-2). Cet exercice était d’une importance car il était l’un des éléments de la grande mission que Jésus allait leur commander (Mt. 28:18-20). De plus, Jésus les envoya « prêcher le royaume de Dieu et guérir les maladies » (Lc. 9:2). Il donna des instructions spécifiques pour la mission. Par exemple, comme ils ont gratuitement reçu l’évangile et le pouvoir de chasser les démons, de la même façon gratuite ils devaient prêcher évangile et guérir les maladies. Ce fut une expérience si passionnante que les disciples étaient rentres très motives. Une telle expérience aurait semé dans le coeur des disciples la motivation pour la grande mission.

L’ordre missionnaire

Le temps passé avec Jésus en l’observant pour le connaître et ses oeuvres, la formation reçue de lui préparèrent les disciples à accomplir l’ordre missionnaire. Jésus ordonna ses disciples à partir pour la grande mission après sa résurrection, ceci eut lieu sur une montagne en Galilée. L’ordre consistait à faire des disciples: les baptisant, leur enseignant à obéir à tout ce que Jésus a enseigné. Les disciples avaient besoin de son autorité et puissance pour effectuer la mission comme ce fut le cas pendant le stage (Lc.9:1-2; 10:1-20). Le livre des Actes prouve en suffisance que les disciples de Jésus ont fait des disciples avec autorité que Jésus leur a donnée par le Saint-Esprit.

Enfin, Jésus-Christ procéda par l’appel, la formation et l’ordre missionnaire pour faire ses disciples. Ce sont ces hommes qui mèneront un mouvement qui bouleversera le monde de leur époque, résistera à toutes les épreuves du temps et dont l’impact sur les vies des individus et sociétés humaines sera spectaculaire jusqu’a nos jours.

Saint Paul: un modèle de faiseurs des disciples

L’apôtre Paul est fort connu comme faiseur des disciples. Alcorn pouvait dire de lui que la Bible le décrit comme celui qui aurait fait plus de disciples que personne autre à part Jésus. Près de trente-six individus auraient entretenu des relations de disciples avec lui.[5] Paul recrutait ses disciples pendant ses voyages missionnaires; il trouva, par exemple, Timothée pendant son deuxième voyage à Lystre (Ac. 16:1-3). Ainsi, commençait leur formation.

Formation à la vie de disciple

L’analyse de son ministère démontre que, pour faire des disciples, Paul suivit des étapes suivantes: observation, appréhension théorique, partage de la vie, association au ministère, haute responsabilité.

Observation. À maintes reprises, Paul exhortait ses disciples à l’imiter. En 1 Corinthiens 4:16 il pouvait dire : »Je vous conjure donc, soyez mes imitateurs. » En 1 Corinthiens 11:1: « Soyez mes imitateurs. » En 2 Thessaloniciens 3:9 il dit: « Mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. » En témoignant de quelle manière il est venu à la foi à Jésus, comment il a tourné le dos aux avantages de la chair pour se consacrer à Jésus, suprême raison d’être, Paul enseignait ses disciples à devenir disciples de Jésus Ceux-ci pouvaient le voir travailler pour gagner la vie (2Th. 3:8-10) pour ne pas être une charge sur d’autres. En bref, Paul dit: « Ce que vous avez appris, reçu et entendu de moi, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le » (Ph. 4:9). Il savait qu’en vivant une vie exemplaire, il enseignait; et qu’en l’observant, ses disciples apprenaient.

Appréhension théorique

Paul est bien connu pour ses discours de prêcher l’évangile. Roger S. Greenway renchérit que la première méthode de Paul pour communiquer évangile était la parole, il croyait que par celle-ci le Saint-Esprit inspirait la foi dans les coeurs de ceux qui l’écoutaient.[6] Prenons l’exemple de l’enseignement que Timothée aurait reçu à Éphèse. Timothée à suivi Paul et à écoute tous les messages qu’il donnait aux églises. Par exemple, Timothée était avec Paul quand il enseignait à Éphèse (Actes 19:22). Pendant deux ans Paul « sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans l’école d’un nomme Tyrannus » (Ac.19:9). Par cet enseignement, Paul enracinait les Éphésiens dans la parole du Seigneur. Timothée pris part aux rencontres Éphèse et bien d’autres au cours du périple. De cette façon, il (avec les Éphésiens) était forme disciple. Un autre moyen, d’enseignement doctrinal était les épîtres aux églises Par celles-ci, Paul donnait des enseignements sur toute la gamme doctrinale de la foi chrétienne, la vie transformée par le Saint-Esprit et les ministères de l’Église.

Partage de la vie

Il est facile de conclure que Paul faisait ses disciples par la prédication, l’enseignement et les lettres. Mais une analyse plus approfondie démontre que le partage de la vie avec ses disciples était une autre méthode pratiquée. Paul dit: « Mais nous avons été pleins de douceur au milieu de vous. De même qu’une nourrice prend un tendre soin de ses enfants, nous aurions voulu, dans notre vive affection pour vous, non seulement vous donner l’Évangile de Dieu, mais encore nos propres vies, tant vous nous étiez devenus chers » (1Th. 2:7,8). Ici, Paul donne deux choses, l’Évangile qui consistait à l’enseignement doctrinal et sa propre vie. Ayant été ainsi formes, la foi des Thessaloniciens pouvait retentir non seulement dans la Macédoine et dans l’Achaïe mais en tout lieu (Th.1:8). Tout ce temps que Paul passait avec ses disciples était consacre à leur donner tout ce dont ils avaient besoin pour leur croissance spirituelle.[7]

Association au ministère

Les personnes que Paul enseignait, aimait et partageait avec eux sa vie, il les associait au ministère Ce fut une autre méthode de former ses disciples. Au cours de ses périples missionnaires, il avait des gens qu’il envoyait transmettre des messages d’encouragement et d’exhortation aux églises et recevait des rapports les concernant.[8]

Par exemple, il envoya Timothée à Thessalonique pour faire un état de lieu et rapporter à Paul état de l’église de Thessalonique, encourager et réconforter les chrétiens dans leur foi pour qu’ils ne soient pas affaiblis par la persécution.[9] Et si Paul était rendu là-bas à personne, c’est ce qu’il aurait fait. Et Timothée, dans son futur ministère, s’appliquera à encourager, exhorter et enseigner les fidèles.

De plus, Paul associait ses disciples à envoyer des lettres. Ainsi, Sosthène était associe à écrire la première lettre aux Corinthiens (1:1). Timothée était associe à la rédaction des épîtres, entre autre aux Achaïe, Philippiens et Romains. Tite était porteur de deux épîtres aux Corinthiens. Tite et Timothée étaient les plus proches disciples de Paul et étaient plus engages dans l’expédition des épîtres de Paul.[10] Plus tard, on les verra prendre des hautes responsabilités dans des églises

Haute responsabilité

Parmi les personnes qu’il formait, Paul confia des responsabiliteés-clé dans les églises Tite devait organiser et instruire les églises de Crête et Timothée celle Éphèse[11]Ils assumaient la responsabilité de « superintendant églises »[12]

Mais Timothée ne semblait pas avoir la carrure pour diriger une telle entreprise car il était timide et craintif de façon qu’il serait méprisable par les homes (2Timothee 1:7-8). Il avait une santé délicate ayant mal à l’estomac et souffrant de fréquentes indispositions. Paul lui confia cette responsabilité certainement parce qu’il était « fidèle dans le Seigneur » (1Co. 4:17), et connaissait les voies de Paul en Christ et l’enseignement que Paul donnait partout dans toutes les églises (v.17). Ceci veut dire qu’il était disciple de Paul. Il pouvait donc correctement interpréter Évangile aux disciples dans d’autres églises De plus, il est vraisemblable que Paul croyait que Dieu allait agir puissamment en Timothée comme il agissait en lui-même (Col. 1:29). Tel était ce qui qualifiait Timothée et qui permit à Paul de jeter son dévolu sur lui.

De l’observation à l’appréhension théorique, le partage de la vie et l’association au ministère, Paul pouvait se faire des hommes accomplis, propres à assumer des hautes responsabilités dans des églises

Les premiers chrétiens: obéissants faiseurs
des disciples obéissants

La première communauté chrétienne est le groupe des disciples sous la direction des apôtres quand Église naquit après l’ascension de Jésus Le livre des Actes des Apôtres raconte l’histoire de cette Église Celle-ci était si puissante qu’elle pouvait transmettre évangile à travers des siècles jusqu’a nos jours. Son secret pour la réussite réside dans le fait d’obéir à l’ordre de faire des disciples. Savoir comment la première communauté chrétienne faisait des disciples permettra à Église de nos jours à s’y prendre. Voyons comment elle procédait.

Amener les gens au salut

Amener les gens au salut est considère comme l’un, si pas le principal thème des Actes, selon Ben Witherington III.[13] En effet, à la Pentecôte, les disciples pleins du Saint-Esprit partagèrent Évangile avec des gens provenant de toutes les nations (Ac.2:5). Pierre, avec les autres disciples, prêcha évangile; trois mille personnes se convertirent. Ils furent baptises, « et en ce jour-la, le nombre des disciples s’augmenta d’environ trois mille âmes » (2:41). Il est attendu que était le Saint-Esprit qui amenait les gens à la conviction du péché, la repentance et le salut.

Formation à la vie chrétienne

Les nouveaux convertis avaient besoin d’une formation pour la nouvelle vie qu’ils étaient appelés à vivre. Les apôtres établirent une communauté constituant un lieu propice pour la croissance tant spirituelle que sociale. Les pratiques favorisant la croissance étaient

Enseignements

Luc dit que les convertis à Jérusalem « persévéraient dans l’enseignement des apôtres » (Ac. 2:42). Il ne s’agissait pas d'un simple enthousiasme de néophytes, mais d’une consécration.[14] Les apôtres doivent avoir enseigne que Jésus est le Sauveur mort et ressuscite pour les pécheurs. Ils enseignaient la vie nouvelle qu’expérimentaient ceux qui étaient en communion avec Jésus Ils les équipaient pour toute bonne oeuvre (2Ti 3:16-17). L’enseignement de la parole était d’une importance cruciale pour la croissance spirituelle. À cela s’ajoutait la communion fraternelle.

Communion fraternelle

Howard Marshall affirme que la communion fraternelle consistait au partage de repas et de biens matériels comme reporte dans Actes 2:44.[15] Il s’agit de l’aspect social de la communauté chrétienne Sans partage de ce qu’on possède, il n'y a pas de communion fraternelle. De plus, les premiers chrétiens passaient le temps ensemble; les nouveaux croyants se sentaient acceptes et aimes. On partageait les expériences spirituelles et la parole du Seigneur. Et ceci était une formation pour la croissance spirituelle qui menait à la transformation tant sociale qu’économique. Des personnes de conditions modestes trouvaient du soutien dans la communauté Prochainement, ils pouvaient à leur tour subvenir aux besoins des autres. De plus, chacun bénéficiait du don spirituel de l’autre, on était donc important l’un pour l’autre.

Cette communauté était attirante, et pouvait rassembler beaucoup de gens car ses membres croyaient que les chrétiens remplis du Saint-Esprit avaient une responsabilité de soulager les peines des autres et d’abolir la misère extrême et les inégalités sociales dans la communauté de Jésus[16] Les premiers chrétiens vivaient cette sorte de vie.

Prière

Les apôtres avec les cent vingt avaient l’habitude de se réunir dans la chambre haute à Jérusalem après l’ascension de Jésus pour prier (Ac. 1:12-16) et pour louer Dieu. Les trois mille convertis le jour de Pentecôte devaient être formes à la vie de prière. Ils devaient savoir qu’ils ne pouvaient pas vivre la vie chrétienne par leur propre force mais par la force de celui qui a eu la victoire sur le péché et la mort. Ainsi la première communauté chrétienne était une communauté qui persévérait dans la prière (2:42), et es événements qui suivent le démontrent. Pierre et Jean étant emprisonnés par la haute autorité religieuse, les chrétiens se mirent à prier pour eux (4:1-34). Le résultat est que les deux apôtres furent libérés et qu’ils pouvaient annoncer la parole de Dieu avec assurance. Ce fut la même chose quand Pierre était emprisonne, les chrétiens priaient chez Marie, mère de Jean, surnomme Marc (12:12).

Il est certain que les apôtres apprirent à la communauté l’importance capitale que revêtait la prière, et ils étaient un modèle à suivre pour. De maison à maison et dans le temple, ils leur apprenaient à prier.

Louange

A Jérusalem, les premiers chrétiens expérimentaient la grâce de Dieu; les apôtres la canalisaient par la proclamation de l’évangile et l'opération des miracles, les signes et les merveilles[17]. En exemple, citons la guérison d’un boiteux à la porte du temple (Ac. 3:1-11), et beaucoup d’autres guérisons et chasse d’esprits mauvais, même par la seule ombre de Pierre (5:12-16). De plus, les croyants recevaient l’enseignement de évangile qui donnait de l’espérance et de l’assurance pour leur communion avec Dieu. La communion fraternelle était un lieu idéal pour l’épanouissement tant spirituel que social. Tous ces événements, expériences et la conscience de la présence de Dieu parmi eux motivaient la louange pour exprimer leur gratitude à Dieu et reconnaître sa grandeur. Ainsi, la communauté formait les croyants à louer Dieu.

Évangélisation

Les premiers chrétiens se donnaient à l’évangélisation au temple, mais aussi ils allaient de maison à maison. L'évangélisation n'était pas l’apanage du seul orateur de talent, comme Bill Hull l’a su dire; même un chrétien ordinaire parlait de sa foi dans son réseau de relations.[18] Elle était une partie intégrante du quotidien de l’église étant formée dans évangélisation, non pas comme une activité saisonnière ou programmée mais la vie même de église Ainsi, quand: « il y eut une grande persécution contre église de Jérusalem; et tous, excepte les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie » (8:1), était église qui se répandait. Harrison renchérit affirmant que ceux-la partirent comme missionnaires plutôt comme réfugiés.[19] Ainsi, ceux qui répandirent évangile et implantèrent de nouvelles des églises étaient des chrétiens ordinaires formes dans église à Jérusalem De Jérusalem, église s’étendit en Césarée ou se trouvait Corneille, l’officier romain. Le Saint-Esprit lui envoya Pierre pour prêcher évangile (Ac. 10:1-48). Le point le plus intéressant relatif à notre étude est que Corneille rassembla sa famille et ses amis; en entrant dans sa maison, Pierre trouva beaucoup de personnes réunies (v. 27). Agissant dans cet épisode, le Saint-Esprit voulait démontrer que le salut n’était pas uniquement un fait individuel, dans d’autres cas la conversion concerne tout un groupe des gens.[20] Dans celui-ci, il s’agissait de la conversion de Corneille, sa famille et ses amis. Corneille, un dirigeant local, pouvait ouvrir la porte du salut à tout un groupe de gens.

Une autre histoire concerne les croyants qui étaient disperses de Jérusalem fuyant la persécution. Ils « allèrent jusqu’en Phénicie, dans l’île de Chypre, et à Antioche, annonçant la parole » (Ac. 11:19). À Antioche, ils établirent une église composée de croyants Juifs et Gentils.[21]

Conclusion

Jésus-Christ initia l’oeuvre de faire des disciples. Paul faisait des disciples. Ceux-ci les faisaient sur le modèle individuel. Dans la première communauté chrétienne, les disciples s’occupaient ensemble de faire d’elle des disciples de Jésus

Quelques principes s’observent ici. Premièrement, le travail de faire des disciples peut être fait par des individus comme Jésus et Paul ou un groupe. Deuxièmement, il y a trois étapes: l’appel à la vie de disciple, la formation à la vie chrétienne et l’envoi au ministère. Troisièmement, la véritable multiplication ou reproduction des disciples et des églises a lieu quand les formateurs suivent intentionnellement ces trois étapes de la formation. Quatrièmement, la culture est à mettre en contribution. Le cas de Corneille qui invita sa famille et amis à recevoir évangile démontre que les réseaux sociaux sont un atout majeur pour la proclamation de évangile En concevant un programme de faire des disciples pour les églises évangéliques chez les Nandi, nous devons incorporer ces principes bibliques.

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Méthodes de faire des disciples en cours
dans l’église Nandi

L’église Nandi a ses méthodes de former ses adeptes à la vie chrétienne Il vaut la peine de les examiner pour pourvoir proposer un programme qui pourra bien s’intégrer dans l’effort de l’église dans la formation des disciples de Jésus-Christ parmi le peuple Nandi. Pour plus de clarté, nous examinerons le sujet sous les points suivants: méthodes pratiquées dans l’église, méthodes pratiquées dans les écoles, méthodes pratiquées dans la mission.

Méthodes pratiquées dans église

Il s’agit ici de église locale dans un lieu donne. Celle-ci fait des disciples par des méthodes générales, occasions offertes à l’ensemble des chrétiens dans église, et des méthodes spécifiques par lesquelles église s’adresse aux besoins spécifiques des différents groupes constituant église, par exemple les femmes et les jeunes.

Méthodes générales :
La prédication de Dimanche

C’est la principale méthode utilisée pour instruire et équiper les chrétiens Un orateur de talent présente la parole d’une manière persuasive, et cela d’un dimanche à l’autre. Bien que la méthode soit pratiquée avec compétence et succès, elle accuse une faiblesse fondamentale. Souvent, les auditeurs admirent le talent de l’orateur et se sentent incapables de faire autant. La majorité des auditeurs étant réduits en spectateurs ne n’oseront jamais prêcher La prédication n’équipe pas suffisamment les auditeurs à transmettre aux autres. Ainsi, la multiplication est gênée ne dispensant pas les techniques de la prédication De plus, le prédicateur s’adressant souvent à une foule nombreuse ne parvient pas à partager sa vie avec ses ouailles comme le faisait Paul avec les Thessaloniciens. L’art de faire des disciples est donc gêné.

Méthodes générales :
École des catéchumènes

C’est l’école ou les nouveaux convertis reçoivent l’instruction sur les rudiments de la foi chrétienne pendant soit six mois ou une année. Nous la classons volontiers parmi les méthodes générales car c’est la porte principale d’entrée pour toute personne désireuse être membre de église

Bien que cette école donne l’enseignement de base sur la foi, elle ne forme pas ses participants à être à mesure de partager cet enseignement à d’autres personnes soit comment former d’autres écoles semblables. C’est pourtant, ici, l’occasion favorable de former les convertis à vivre la vie chrétienne incluant les méthodes de gagner d’autres personnes à Jésus La multiplication est donc gênée dès le départ.

Méthodes générales :
La prière hebdomadaire

C’est la réunion ou tous les membres de église locale sont censés se retrouver soit une ou deux fois soit tous les jours (ceci dépend d’une église à l’autre) pour une période de prière. L'évangile y est prêché, les participants y sont invites à prier. Mais une chose y manque: encourager et enseigner les participants comment former des groupes de prière semblables pour la reproduction spirituelle.

Méthodes pratiques sur des groupes spécifiques

Il s’agit ici d’étudier différents groupes spécifiques qui reçoivent un enseignement approprie qui répond aux besoins spécifiques aux membres de ces groupes. Citons les femmes de la Bonne Nouvelle, les jeunes, École du Dimanche, les chorales.

Méthodes spécifiques :
Les femmes de la Bonne Nouvelle

Les femmes constituent le bon nombre de chrétiens dans église chez les Nandi. Elles font preuve de plus de fidélité au Seigneur, plusieurs activités le prouvent : un culte hebdomadaire, une chorale des femmes, visites de circonstance aux familles et individus dans le besoin.

Au cours de l’histoire de église, les femmes ont toujours joue un rôle remarquable dans le progrès de évangile. À titre d’exemple, Eliane Lack, avec ses compagnons se rendirent sur les côtes escarpées d’Himalaya dans des pistes rocailleuses pour proclamer évangile aux Zanskars. Evey Heckaman et Reona Peterson Joly risquèrent leurs vies et leur liberté pour apporter évangile en Albanie. Marcia Suzuki et Braulia Ribeiro sont d’autres braves femmes qui ont fait face aux lances des Indiens, aussi bien qu’aux jaguars, aux serpents venimeux, aux maladies afin de traduire la Bible pour les Indiens.[22] Les femmes Nandi de la Bonne Nouvelle ont la potentialité de faire autant. Il suffit de les former à la vie chrétienne et les équiper à atteindre le monde avec évangile; on les verra partager efficacement cette vie et évangile avec leur famille, les voisins et voisines et au-delà de leur proche entourage. Le besoin d’une telle formation se fait sentir dans le culte des femmes de la Bonne Nouvelle pour la multiplication spirituelle.

Méthodes spécifiques :
Jeunesse chrétienne

La jeunesse constitue un autre groupe important tel que église a estimé utile d’instaurer un culte spécial pour répondre aux besoins des jeunes. Pendant les cultes, on discute des sujets tel que les fiançailles, le mariage, la corruption et le choix de carrière à la lumière de la Bible. Chaque assistant à la possibilité de participer au débat. En faisant ainsi, les jeunes comprennent mieux les sujets qui les concernent à la lumière de l’Écriture.

Cependant, les jeunes seront plus efficaces s’ils recevaient une solide formation à la vie chrétienne et l’équipement pour partager cette vie et évangile avec d’autres personnes. Les jeunes, avec leur ardeur, pourront atteindre des milieux inaccessibles pour le salut du plus grand nombre et implanter des églises

Méthodes spécifiques :
École du dimanche

Des églises organisent des enseignements de la parole de Dieu le Dimanche avant le culte principal à l’intention de différents groupes selon l’age et parfois le sexe. L'école du dimanche est utilisée pour évangélisation et la croissance spirituelle. L’enseignant expose la leçon et les élèves interviennent en posant des questions. De cette façon, ils apprennent beaucoup.

Cependant, il n’y a pas de reproduction. Les élèves ne sont pas formes à enseigner d’autres de la façon qu’ils sont enseignes. Par conséquent, il n’y a pas de multiplication.

Méthodes spécifiques :
Chorales

La musique a toujours été d’une grande importance particulièrement dans la liturgie protestante depuis la reforme.[23] Dans les églises Nandi, les chorales sont utilisées dans l’adoration, dans des campagnes évangélisation en masse, dans les funérailles pour consoler les endeuilles, dans des cérémonies de mariage pour les agrémenter.

Une chose est nécessaire pour la reproduction dans les chorales: former des choristes à une riche vie chrétienne et leur apprendre à la partager avec d’autres personnes. Les chorales vont attirer des gens à Christ, les choristes vont partager évangile et leur vie avec ceux qui viennent à Christ. Les églises Nandi devraient développer les chorales avec la vision de la reproduction spirituelle.

Méthodes basées sur l’enseignement biblique

Après avoir créé un bon nombre églises, les premiers missionnaires trouvèrent utile de former des nationaux qui pourront continuer l’œuvre, évangélisant et implantant des nouvelles églises Les écoles bibliques furent créées à cette fin. L’enseignement consistait en un approfondissement de la connaissance biblique et de méthodes pratiques d’évangéliser et de prêcher[24]

Remarquons qu’il s’agit d’un programme de quatre ans; il prend donc longtemps pour donner aux églises des personnes qui peuvent se reproduire. De plus, il fait de la reproduction un privilège de quelques élites formes dans les écoles Bibliques.

Des Instituts Supérieurs Théologiques ont été créés. Ils donnaient une solide formation théologique. Parlant de l’Institut Supérieur Théologique de Bunia, Molyneurx, ancien directeur de cet Institut pouvait dire que sans ignorer les dimensions pratiques et spirituelles de la formation, l’Institut s’engage à l’excellence académique.[25]

Les finalistes travaillent dans l’administration de église, l’institut biblique ou comme pasteurs église locale. Bien que l’excellence académique soit souhaitée, d’aucuns souhaiteraient que les Instituts Supérieurs Théologiques forment des dirigeants églises qui pourront équiper les chrétiens de la capacité d’amener les incroyants à Jésus, les former à la vie chrétienne, les envoyer à se multiplier d’une manière exponentielle. En mettant en pratique une telle vision, église Nandi sera plus dynamique pour accomplir l’ordre missionnaire de Jésus-Christ

Méthodes basées sur l’oeuvre missionnaire

Deux importantes sociétés missionnaires vinrent travailler parmi les Nandi. Il s’agit de l’Unevangelized Africa Mission (UAM) qui s’installa à Katwa et Kitsombiro, deux villages Nandi en territoire de Lubero, en 1928.[26] Elle devait plus tard Conservative Baptist Foreign Mission Society (CBFMS); aujourd’hui elle s’appelle Conservative Baptist International (CBI). L’autre était l’Africa Inland Mission (AIM) qui s’installa à Oicha et à Mwenda en territoire de Beni, en 1932.

Les deux sociétés missionnaires avaient une même approche méthodologique de faire de Nandi des disciples de Jésus: gagner, former, envoyer. Après être gagnes pour Jésus, les convertis recevaient une formation pour la vie chrétienne Le peu qu’ils apprirent, ils devaient le partager avec d’autres. Les résultats étaient une reproduction rapide. Parlant de la CBFMS, Hans W. Finzel affirme que les 18 premières années furent d’une grande moisson car sur cinq stations missionnaires, il y avait 2600 chrétiens, environ 750 chapelle-écoles avec plus de 800 évangélistes locaux.[27]

A mesure que l’oeuvre avançait, la nécessité d’avoir des nationaux instruits pour diriger ces nombreuses églises s’imposa. Ainsi des écoles bibliques furent créées. Celles-ci produisirent des spécialistes prédicateurs et administrateurs. Il fallait sortir de ces écoles pour exercer un ministère reconnaissable. Le principe de partager le peu qu’on connaissait de Jésus à d’hautes personnes fut oublie. Le ministère devait l’apanage de l’élite et du prédicateur de talent. D’aucuns espéraient que école biblique devait améliorer le travail des chrétiens Mais ce fut la fin d’une multiplication exponentielle.

Organisations para-ecclésiastiques

Certaines organisations para-ecclésiastiques vinrent secourir les églises créées par les sociétés missionnaires pour se reproduire, entre autres, le ministère du Campus pour Christ International et Evangelism Resources.

Le Campus pour Christ retient notre attention car son but était de mobiliser, le plus grand nombre possible de chrétiens à vivre une vie véritablement transformée et les équiper pour la partager avec d’autres personnes. Ceux-ci participèrent aux séminaires avec engouement. Ils manifestèrent une certaine croissance et se donnèrent à partager leur foi avec d’autres personnes. Mais ceci fut momentané car beaucoup de chrétiens prirent cela pour un événement qui venait et passait. Et les pasteurs ne prirent pas cela pour leur responsabilité. Après le départ du personnel du Campus pour Christ, l’engouement s’arrêta.

Conclusion

Après analyse de différentes méthodes pratiquées dans les églises pour l’accomplissement de l’ordre suprême, le constat suivant est permis: les méthodes basées sur l’ensemble de église souffrent d’un écueil majeur de réduire l’audience en spectateur du prédicateur Les méthodes basées sur l’enseignement biblique et théologique ont leur limite dans le fait que ces enseignements ne sont pas transmissibles aux masses qui n’arrivent pas à les transmettre non plus. L’oeuvre missionnaire était reproductive au début, elle s’est étiolée avec la création des écoles bibliques et théologiques qui n’ont pas su améliorer Le Campus pour Christ n’a pas réussi à communiquer sa bonne vision aux églises; ses leçons étant teintées de la culture occidentale qui est analytique alors que la culture africaine communique par des contes.

Le besoin d’un programme qui amène les gens à la foi, leur donne un enseignement solide leur permettant à pratiquer tout ce que Jésus a prescrit et les envoyer à faire autant se fait toujours sentir dans église Nandi. Les lignes qui suivent donneront quelques exemples qui peuvent aider à améliorer l’oeuvre de former des disciples qui se multiplient chez les Nandi.

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Apports d’autres ministères de faire des disciples
aux églises Nandi

Quelques principes de faire des disciples qui se multiplient seront tires de l’oeuvre de Donald A. McGavran, George Patterson et Richard Scoggins, Mikel Neumann, David Garrison, Victor Choudhrie et Rick Warren.

Donald A. McGavran

Dans son livre intitule « The Bridges of God »,[28] McGavran cherche à savoir comment les peuples viennent à Jésus. Il trouva que la plupart des peuples du monde prennent une décision collectivement contrairement au modèle occidental ou la décision est individuelle. Ainsi, des peuples deviennent chrétiens quand un vent de décisions souffle sur un groupe, des individus se décident pour Christ et ce n’est pas pour autant une somme d’individus mais tout le groupe ensemble qui a décidé.[29] McGavran croit que c’est de cette manière que église avait commence: un mouvement de grand nombre de gens, des familles entières (pas des individus séparés) se convertissaient.[30] Il croit que Paul initia des tels mouvements de conversion à Antioche ou il avait fait des disciples pendant une année d’ou l’oeuvre serait partie pour atteindre d’autres villes par des relations familiales.[31] Les conversions dans l’empire romain et l’Europe du Nord avaient suivi ce modèle.[32] À l’époque moderne, des mouvements de conversion sont signalés à Burma en Inde dans le ministère d’Adoniram Judson, missionnaire chez les Karens. Ce fut la même chose au Pakistan.[33] McGavran donne beaucoup d’autres exemples.

Parmi les nombreux avantages de mouvements de conversion, citons le désir, à un plus haut degré, de gagner ses proches et l’opportunité de témoigner Christ aux siens d’une manière intime, opportunité de créer d’une façon naturelle des églises indigènes bien enracinées dans leurs propre culture et non pas dans celle des missionnaires, la multiplication exponentielle des disciples de Jésus suivant les relations cohérentes familiales et amicales déjà existantes tissées par la culture.

George Patterson et Richard Scoggins

Dans leur livre, Church Multiplication Guide: The Miracle of Chruch Reproduction,[34] Patterson et Scoggins donnent des principes permettant à une église de se multiplier. La base pour la croissance spirituelle et la reproduction est l’obéissance aux ordres de Jésus-Christ Ces ordres sont, premièrement la repentance, c’est-à-dire mourir au péché pour servir Dieu avec une vie sainte; deuxièmement le baptême d’eau sans délai; Troisièmement la formation continuelle des disciples: les incroyants, les nouveaux et anciens chrétiens, les leaders au haut niveau, c’est-à-dire les pasteurs et les missionnaires. Le quatrième est le ministère des croyants. Ceux-ci enseignent la parole à leur famille et connaissances. Et dans des milieux pauvres, il faudrait combiner l’implantation des églises avec le développement communautaire. Cinquième principe: la célébration régulière de la sainte cène. Célébrer la sainte cène est un ordre du Seigneur. Tout chrétien, nouveau et ancien doit la célébrer. Elle garde église saine et disciplinée. Sixième principe, la prière Jésus a ordonné ses disciples à prier; même les nouveaux convertis, dans église de Jérusalem, priaient avec ferveur (Ac. 2:42). Septième principe: donner généreusement. À Jérusalem, les premiers croyants donnèrent généreusement (Ac. 2:45). Aujourd’hui, les chrétiens doivent donner généreusement comme firent les disciples et les premiers croyants.

La multiplication des églises est le thème central de ce livre. Dans la deuxième partie, les auteurs proposent des méthodes pratiques pour la multiplication, entre autres équipe évangélisation église doit avoir des évangélistes Ceux-ci conduisent les incroyants à la repentance. Il faudrait commencer avec les chefs des familles qui, à leur tour, vont témoigner à leurs familles et amis selon les relations humaines qui existent déjà église doit envoyer des missionnaires pour implanter des églises dans d’autres milieux culturels. Les petits groupes sont un moyen efficace pour la multiplication. Les églises de maison en sont un autre. Ne pouvant pas établir une grande église dans un milieu pour des raisons politiques, financières ou par manque de pasteur, créez des églises de maison.

Mikel Neumann

Mikel Neumann souligne l’importance de se servir des études culturelles pour réaliser une oeuvre efficace et durable parmi les peuples. Ainsi, dans Home Groups for Urban Cultures[35], il démontre l’application des données culturelles aux ministères de groupes de maison. Il se réfère à quelques auteurs. Il dit de Edward T. Hall qu’il donne une somme de paramètres culturels qui peuvent être appliqués dans différentes cultures pour découvrir des différences significatives.[36] Parmi les paramètres, il mentionne les méthodes d’acquérir la connaissance qui varie d’une culture à une autre. Certains acquièrent la connaissance par le raisonnement analytique, d’autres par l’intuition, la logique spirale ou la contemplation. Il affirme que ceci affecte le style d’enseignement dans les groupes de maison, certains étant méthodologiques et d’autres émotionnels reflétant la culture.[37] Neumann parle aussi de Gjert Hofstede qui explique les index culturels, en exemple l’index de la puissance de distance (power distance index) qui mesure la puissance interpersonnelle ou l’influence entre un patron et un serviteur. Quand l’index est culturellement haut dans un groupe maison, celui-ci peut sembler menaçant car les valeurs égalitaires y sont accentuées. Quand l’index est culturellement bas, les groupes peuvent manquer de dirigeants.[38] Enfin, il mentionne Donald K. Smith qui développe une théorie de communication avec certains systèmes de message dont se servent différentes cultures pour communiquer.[39]

David Garrison

Dans Church Planting Movements: How God Is Redeeming a Lost World,[40] David Garrison décrit plusieurs mouvements d’implantation églises à travers le monde. Il définit le mouvement d’implantation églises comme une rapide multiplication églises indigènes qui plantent d’autres nouvelles églises à travers un peuple.[41] Prenons l’exemple d’un missionnaire qui se rendit, en 1991 en Chine dans une région appelée Yanyin. Au cours de sa première année dans la région, il se mit à apprendre la langue et la culture du peuple. Il y rencontra 85 chrétiens chinois de l’ethnie Han. Ces églises mourraient par manque de vision et de perspective de croissance.[42] Le missionnaire recruta des formateurs chrétiens chinois d’autres pays pour aider dans l’implantation des églises et former les chrétiens locaux; en 1994, ils implantèrent six églises à travers Yanyin. Ayant atteint un tel élan, le missionnaire se retira pour laisser l’oeuvre aux chrétiens chinois. À son absence, le mouvement s’accrut à 550 nouvelles églises avec plus de 55.000 croyants en une année[43] Garrison donne d’autres exemples de multiplication églises tel qu’en Afrique chez les Maasai au Kenya, en Amérique Latine en Colombie dans Bogotà. Quelque soit l’approche méthodologique de ceux qui implantaient les églises, ils suivaient le schéma suivant: gagner les gens à Christ, les former à la vie chrétienne et les envoyer à faire autant.

Victor Choudhrie

Victor Choudhrie est l’éditeur de The House Church: The New Testament Model for Multiplying Congregations.[44] Le livre encourage les chrétiens et les églises à se multiplier conformément au modèle néotestamentaire en multipliant des églises de maison. Ils avancent des faits bibliques suivants: Les mages ont adore Jésus dans une maison (Mt. 2:11), la première sainte cène eut lieu dans une maison (Mt. 26:180 et non pas dans un lieu officiel de culte, le temple; la pentecôte eut lieu dans une maison (Ac. 2:1-2), évangile atteignit les nations dans la maison de Corneille (Ac. 10:24-27); la première église en Europe se réunit dans la maison de Lydie (Ac. 16:40). Qu’est-ce qu’une église? Les auteurs disent que c’est le peuple appelé par Dieu et se met ensemble sous la seigneurie de Jésus[45] En multipliant des églises de maison on saura saturer une région Celles-ci sont une méthode par excellence évangéliser et d’implanter et étendre église dans le monde, il n’y en aura jamais de meilleur que ceci.[46]

Les auteurs affirment aussi qu’affronter le monde spirituel démoniaque par le nom de Jésus est un puissant moyen d’atteindre les peuples qui sont encore sous le joug du diable, et une méthode d’implanter des églises Ainsi, église était implantée en Judée après que des maladies et les démoniaques avaient été guéris et Philippe avait affronte la magie avec évangile et Dorcas était ressuscite (Ac. 5:16; 8:4-13; 9:36-42).[47] Paul chassa l’esprit de Python d’une fille. Le résultat fut l’implantation de la première église en Europe à Philippes dans la maison de Lydie. L'église à Éphèse fut implantée après que des livres d’arts magiques furent brûlés.[48] Aujourd’hui, suivant le modèle du nouveau Testament, des milliers églises de maison sont plantées en Chine, Inde, Amérique du Sud, Afrique et autres pays du tiers monde ou l’animisme et l’occultisme sont pratiques.[49]

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Nouvelles approches de faire des disciples
chez les Nandi

Après étude des différents auteurs, mettons-nous à réfléchir dans quelle mesure nous pouvons faire des disciples en multipliant des leaders, des petits groupes, des églises locales et comment les faire dans un mouvement d’implantation églises Ceci permettra à un faiseur des disciples à voir d’une façon pratique comment tenir un mouvement spirituel parmi les Nandi.

Aucun mouvement n’est viable et ne peut atteindre son but sans un leadership fort. Pour qu’il y ait un véritable mouvement de faire des disciples se qui multiplient, il faut former des leaders qui se multiplient spirituellement. Ceux-ci vont se reproduire, multiplier des petits groupes et établir un mouvement d’implantation églises qui se multiplient. Voici quelques indices d’un dirigeant potentiel. C’est quelqu’un qui réunit les gens pour une étude biblique, qui, dans un groupe de maison, fait participer les autres aux activités du groupe, il est un potentiel dirigeant. Un chef de famille qui invite des chrétiens à venir dans sa maison pour prier pour sa famille ou la former. Voilà quelqu’un a préparé à diriger des groupes ou églises de maison, apprendre à diriger une discussion étude biblique, un culte de louange et d’adoration, la sainte cène, le baptême, évangéliser, découvrir et former des dirigeants potentiels à faire ce que lui fait.

Cependant, les dirigeants de église Nandi accepteront difficilement de permettre à quelqu’un qui n’a pas été forme dans une institution théologique à administrer des sacrements. Premièrement, ils manifestent une certaine crainte pensant qu’un dirigeant préparé à la hâte peut enseigner des fausses doctrines. En réfléchissant ainsi, les autorités de église oublient que les fausses doctrines viennent souvent des institutions théologiques et non pas de chrétiens dans un petit groupe qui cherchent à obéir à Dieu. Le pasteur devait être le formateur des dirigeants des groupes. Deuxièmement, ils ont peur qu’il n’y aura pas assez d’argent pour le fonctionnement des groupes et payer les dirigeants. Ils devraient savoir que les ressources de Dieu sont dans la moisson. Les nouveaux chrétiens obéissants donneront des ressources nécessaires pour le progrès de évangile Troisièmement, ils craignent de perdre le contrôle sur église, l’argent, l’enseignement et la prédication, les dirigeants, la musique, l’architecture et l’administration d'église. Contrôler n’est pas à soi un péché; il le devient quand il entrave l’obéissance à Jésus De plus, il vaut mieux perdre le contrôle pour l’avancement de évangile Mais le pasteur reste avec sa noble fonction de surveiller les églises filles, continuer à former et entraîner les dirigeants des groupes et des églises de maison, établir des anciens de église et aider église à prendre des décisions doctrinales comme église primitive (Ac. 15).

Le principe est qu’au moment où le principal dirigeant remet le pouvoir aux autres, ceux-ci resteront fidèles à lui.

La société Nandi et leadership

La société Nandi tout comme d’autres sociétés africaines confèrent une importance prépondérante aux relations familiales et humaines. John Mbiti, un érudit africain, contrastant l’ontologie cartésienne qui est individualiste à l’ontologie africaine qui est collectiviste dit ce qui suit: « Je suis, car nous sommes; et puisque nous sommes, alors je suis: [I am, because we are; and since we are, therefore I am.][50] Une autre érudite, Anne Nasimiyu-Wasike renchérit que cette ontologie confirme et met l’accent sur le fait que, pour l’africain, l’existence se trouve dans les relations avec les autres. Une personne est considérée bonne ou mauvaise conformément à sa fidélité à ces relations ou sa loyauté aux principes de sa communauté Les relations s’étendent au-delà de la famille restreint, le clan au groupe ethnique au mort-né, aux mort-vivants (les ancêtres), et à la réalité crée aussi bien qu’a Dieu.[51] En ces termes, l’auteur résume bien la pratique africaine des relations familiales à travers lesquelles la vie coule à chaque membre de famille. Une personne trouve la vie, la protection, la dignité, l’éducation à partir de sa famille restreint, la famille étendue, le clan et la tribu dans laquelle elle est née. Si tel est le mode de vie africain, donc évangile devrait couler dans la même veine familiale pour transmettre la vie du Christ aux sociétés africaines.

Les Nandi donnent une grande valeur aux relations familiales. Prenons l’exemple du mariage. Celui-ci n’est pas une affaire individuelle. Toute la famille étendue s’invertue pour aider un couple à vivre fidèlement. Suite au mariage, la famille étendue de l’époux et celle de l’épouse forment une nouvelle et grande famille étendue Les beaux-frères et les belles-soeurs de deux cotes s’aiment et partagent les joies et les peines, des conseils et des biens matériels Les mêmes intenses relations existent parmi les parents. Le divorce est interdit. Les querelles dans un couple sont vite traitées par les deux familles pour rétablir l’harmonie. L’échec du couple est échec de deux familles et leur honte.

Sur le territoire Nandi, on trouve des villages entiers peuplés par des parentes. Les rapports de respect s’établissent. Les vieilles personnes sont des grands-parents, des adultes sont parents, des jeunes sont frères et soeurs. En kinande, la langue des Nande, il n’y a pas de nom pour cousin/e, tous sont frères et soeurs. Étant jeune, le père de mon ami est mon père aussi; sa mère est ma mère L’amitié est si intime dans les familles de façon que ce qu’un membre de famille dit est considère fiable. On ne cache pas une information conduisant à la prospérité car on veut le bien-être de l’autre famille. La sécurité sociale est assurée par les membres de famille et non pas par un compte bancaire. En fait, le bien suprême sur terre est la famille étendue Est aussi membre de famille, un ami intime membre d’une autre famille biologique ou même d’une tribu autre que Nandi. Est traître toute personne qui ne se comporte pas selon les normes familiales, elle est soumise à une punition proportionnelle, l’ultime punition étant le rejet ou l’exclusion de la famille.

Les Nandi vivant dans des relations si tissées, d’aucuns croiraient qu’il y à moins d’ordre parmi eux. Ils sont plutôt bien organises. Dans leur société, la direction revient au plus age parmi les égaux. C’est lui qui rassemble les gens pour traiter d’un sujet, et à lui revient le dernier mot. Le dirigent le plus reconnu dans la société Nandi est le père de famille. Il s’occupe de éducation, la prospérité matérielle et l’harmonie dans la famille; si quelqu’un se trouve accule par une situation, il vient chez lui pour acquérir la sagesse.

En effet, un faiseur des disciples peut avantageusement se servir de ces relations pour véhiculer évangile Quand un membre de famille est fait disciple de Jésus, il en fera de même de ses frères et soeurs ou ses amis. Plus particulièrement le père de famille est à cibler car il est le centre de l’univers familial. Bien forme, il formera ses enfants et tous ceux qui dépendent de lui. Des familles se constitueront en petits groupes. Des frères et beaux-frères déjà adultes et cousins formeront leurs petits groupes. Le barzza (ekiahanda) ou se réunissent les hommes autour du père/chef du village pour s’informer, partager des idées, recevoir une éducation d’hommes et trancher des palabres sera un petit groupe pour faire de ces hommes des disciples de Jésus qui vont se multiplier dans leurs familles restreintes, leurs cercles d’amis, et atteindre d’autres villages, clans, toute la tribu Nandi et des tribus amies avoisinantes. Ainsi, les territoires de Beni et Lubero seront satures évangile et des disciples qui se multiplient, et un centre de rayonnement spirituel pour tout le pays.

Neuf principes durables.

A partir des études de Donald A. McGavran, David Garrison, Mikel Neumann, George Patterson et Richard Scoggins, Victor Choudhrie et notre connaissance personnelle du peuple Nandi des principes se dégagent.

·        Le premier principe est atteindre les Nandi par des relations familiales et amicales en commençant par les leaders qui sont un père, un patriarche, un membre influent dans la famille ou d’un groupe d’amis.

·        Le deuxième principe est former ces leaders à la vie chrétienne qu’ils partageront avec les leurs.

·        Le troisième principe est que la formation vise plus l’application que l’information. La façon de penser des Nandi est pratique. Ainsi, l’approche de formation basée sur obéissance est bien appropriée; tout comme former les leaders qui sont en fonction.

·        Le quatrième principe est être un modèle. Le formateur doit démontrer par sa vie qu’une personne peut vivre évangile, que c’est l’unique façon de vivre la vie pour laquelle Dieu a créé l'être humain. En faisant ainsi, la vérité spirituelle devient concrète à ses disciples. Ceux-ci peuvent l’appliquer pour façonner en eux un caractère pieux.

·        Le cinquième principe est établir des églises Celles-ci s’occuperont des soins des croyants, les former à la vie chrétienne et les équiper à former d’autres.

·        Le Sixième principe est faire le ministère avec les moyens dont le peuple dispose. Par exemple, on ne devrait pas exiger une église, en ses débuts, d’avoir un pasteur détenteur d’un diplôme de théologie ou un bâtiment en matériaux durables pour lui conférer un statut d’une église.

·        Le septième principe est qu’il faut considère église comme un centre de formation et non pas un restaurant ou les chrétiens viennent juste pour se régaler, mais un centre ou les croyants sont formes à la vie chrétienne et équipes à atteindre le monde pour Christ. La famille Nandi est un centre de formation. L’enfant y est ne, y reçoit éducation et y est préparé à se reproduire.

·        Le huitième principe est être sensible aux besoins physiques des peuples et leur dignité être humain. Il ne serait pas bon d’insister sur la perdition spirituelle des Nandi et fermer les yeux sur leurs besoins physiques. En les formant spirituellement, aidez-les dans leur lutte pour la santé, éducation et la politique.

·        Le neuvième principe est la prière Un faiseur des disciples sait qu’il fait des disciples de Jésus et ne peut les faire qu’avec la puissance du Saint-Esprit et pour la gloire de Jésus Par la prière, il demandera à Jésus cette puissance.

Facteurs facilitant la formation des disciples

L’approche méthodologique pour faire des disciples parmi les Nandi étant ainsi proposée, nécessite certains facteurs pouvant faciliter son application. Ces facteurs sont la structure, et la méthodologie.

Structure

Trois sortes de structure peuvent s’appliquer.

Primo, l’enseignement. Ceci a commencé avec George Patterson[52] au Honduras en Amérique Latine. Il était instructeur à l'École de Théologie par Extension. Vu l’insuffisance évangélisation sur le programme, il l’y ajouta. Son appellation devait École de Théologie et Évangélisation par Extension. L’enseignement théologique édifiait les croyants, le programme évangélisation les amenait à atteindre les incroyants. Il y eut multiplication. Il s’agissait d’implanter des nouvelles églises dont les dirigeants étaient formes étant en fonction. D’autres nouvelles églises furent implantées, les dirigeants furent formes de la même façon Les dirigeants églises trouvaient leurs ressources à École de Théologie par Extension.

Secundo, le modèle asiatique église de maison présenté par David Garrison.[53] L'église locale forme des dirigeants des églises de maison. À leur tour, ils forment des dirigeants pour des nouvelles églises à implanter. En réalité, il s’agit d’appliquer la structure esquissée dans 2 Timothée 2:2. Les dirigeants sont formes étant en fonction.

Tertio, le modèle d’une église constituée de cellules qui se réunissent dans des maisons, sous un arbre ou dans des usines. Les cellules trouvent leurs dirigeants, l’enseignement et des conseils dans église Elles ne sont pas des entités indépendantes. Elles dépendent de église locale ou d’un ministère national ou régional de cellules. Elles se multiplient en mesure que des nouveaux dirigeants y sont formes. Cette théorie est présentée par Mikel Neumann.[54]

En appliquant soit l’une ou l’autre de ces structures chez les Nandi, le territoire Nandi sera sature de évangile et des églises pour encadrer les croyants.

Méthodologie

Une méthodologie appropriée est nécessaire pour faciliter la formation des disciples parmi les Nandi. Ainsi, allons-nous étudier les méthodes, le matériel, l’enseignement et le partenariat. Quelques méthodes de communication peuvent faciliter la multiplication des croyants et des églises chez les Nandi?

Différentes églises, organisations de développement et groupes sociaux utilisent des méthodes comme la prédication, discussion en groupe, débat, miracles, faire appel aux émotions, nourrir les pauvres et prise de courant (power point) pour communiquer. Une bonne partie du peuple Nandi vivant encore la vie traditionnelle, des méthodes occidentales modernes ne seront pas efficaces pour donner un élan à un ministère de reproduction. Dans leur culture, ils racontent des histoires pour communiquer la sagesse. Raconter des histoires est une méthode appropriée, mais aussi exorciser des démons qui sèment la peur parmi le peuple, subvenir aux besoins des nécessiteux enracineront l’enseignement de évangile Donc, présenter évangile par des historiettes, démontrer sa puissance par l’exorcisme et aider les gens à faire face à leurs problèmes physiques constituent une triple méthode pour encrer évangile dans la culture Nandi.

Un matériel facile

Le peuple Nandi avait sa façon traditionnelle de transmettre la connaissance. De plus en plus, il se réjouit de la littérature écrite bien que cela soit parfois coûteux. Le matériel doit être moins coûteux et d’une lecture aisée et accessible à l’élève du primaire. Le matériel de base est la Bible, elle est déjà traduite en kinande, la langue du people. Le matériel « Train et Multiply » de George Patterson peut l’accompagner. En mesure que le ministère se développe, il pourra développe du matériel répondant à certains besoins spécifiques du peuple. Le matériel audio-visuel est adapte; tel est le film Jésus du Campus pour Christ qui a déclenché un engouement significatif parmi les Nandi. Des cassettes, des disques et même des films vidéo dans certains milieux sont pratiques.

Formation continuelle

Rappelons qu’un dirigeant potentiel est un père de famille qui invite des chrétiens à venir dans sa maison pour prier pour sa famille. C’est aussi celui qui rassemble des gens pour une étude biblique; c’est encore celui qui, dans un groupe, fait participer les autres à une discussion étude biblique et les aide à l’appliquer dans leur vie. Cette personne est propre pour la formation. Il y a trois moyens de former: formel, informel et non-formel. La formation est dite formelle quand elle se passe dans une salle de classe ou l’accent est sur la connaissance intellectuelle. Ceci est insuffisant pour une reproduction rapide. La formation informelle s’adresse à l’âme. Elle est non-formelle quand elle offre à la fois la connaissance intellectuelle et pratique. Bien que tous les trois soient utiles, le troisième moyen est plus efficace pour former des dirigeants églises qui se multiplient. À cela s’ajoutent deux styles éducation: enseignement et mentor. Enseigner consiste à transmettre la connaissance à un étudiant dans un contexte d’une école ou séminaire. Le mentor est le style ou le formateur transmet l’enseignement à partir d’un besoin que son disciple rencontre étant en fonction. Les Nandi peuvent bénéficier de ces deux styles d’enseignement étant bien balances dans la formation des dirigeants qui pourront se multiplier. Ils recevront un enseignement dans un séminaire de quelques mois et le mentor les suivra quand ils seront en train de diriger des groupes ou des églises

Le partenariat stratégique

Nous devons savoir que nous ne sommes pas les seuls à amener les Nandi à Christ. D’autres organisations telles que la Ligue pour la Lecture de la Bible, le Campus pour Christ et Evangelism Resources y oeuvrent dans le même sens. Un séminaire peut être tenu conjointement avec elles. Citons encore une fois ‘Train and Multiply’ qui a déjà une renommée mondiale, il peut être inclu dans la formation des disciples chez les Nandi. La formation des disciples en masse parmi les Nandi se fera dans la structure école biblique et théologique, églises et de cellules de maison qui tiennent compte du contexte. Une méthodologie appropriée consiste à raconter des historiettes bibliques, démontrer la grâce et l’amour de Dieu par l’exorcisme et subvenir aux besoins des nécessiteux Le matériel doit être facile; la formation est principalement pour les dirigeants en fonction. Le travail ne se fera pas en vase clos mais le ministère s’associera aux autres ministères oeuvrant sur le territoire Nandi.

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Évaluation d’une activité de faire des disciples
qui se multiplient

Tout travail doit être évalué afin de déterminer sa qualité, son efficacité et la valeur du programme. L’évaluation permet de reformuler les buts des activités, les activités elles-mêmes, évaluer les procédures et les avis utilisés pour déterminer la réalisation des buts.[55]

Étapes évaluation

Il y a trois étapes évaluation: la vision, le travail de terrain, les résultats généraux. La vision doit être bien définie; ses composantes sont amener les gens à Jésus, les amener à vivre sous la seigneurie de Jésus-Christ, envisager la justice parmi le peuple, la prospérité économique Pour sa réalisation, il faut des objectifs annuels précis qui sont parfois exprimes en chiffres. Un rapport général met fin à l’étape de la vision en évaluant les objectifs. La deuxième étape est le travail de terrain pour exécuter les objectifs. Elle est caractérsée par former les gens, les équiper et les envoyer au champ. Le rapport est trimestriel pour contrôle le processus de faire des disciples. À la fin de année, le résultat de chaque objectif est donne: nombre de personnes baptisées, dirigeants formes pour diriger les groupes de maison, nouveaux lieux atteints, matériels utilises. La troisième étape traite les résultats généraux Les résultats obtenus sont compares aux objectifs.

Évaluation par les chiffres est dite évaluation quantitative. Une évaluation qui cherche à déterminer la qualité du travail fait est dite évaluation qualitative. Elle cherche, par exemple, à savoir, d’une façon générale, quelle est l’attitude des chrétiens à l’égard des démons Est-ce que les chrétiens tendent à se fier à Dieu seul pendant les moments difficiles? Est-ce que les chrétiens Nandi tendent à manifester plus de compassion à l'égard des gens qui souffrent tel que les orphelins, les veuves, les vieux et les maladies?

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Conclusion

Nous voici à la fin de cette étude. Nous avons vu le modèle de Jésus de faire des disciples, puis celui de Paul, et enfin celui de la première communauté des chrétiens Pour tous ces modèles, il s’agit d’appeler les gens à Christ, les former et les envoyer à faire de même Ces modèles bibliques servent de norme aux églises évangéliques Nandi. Après analyse, il s’avère que l’oeuvre de former des disciples qui se reproduisent dans les églises nécessite une redynamisation. Un modèle propose est base sur les relations familiales qui sont, en fait, un élément prépondérant dans les sociétés collectivistes en Afrique, dans le monde et particulièrement chez les Nandi, objet de cette étude De plus, une structure et une méthodologie ont été proposées pour rendre opérationnel le programme de faire des disciples. Enfin, le travail doit être régulièrement évalué afin de améliorer Aux églises Nandi d’appliquer ce modèle de faire des disciples avec l’assurance de jouir de son fruit pour la gloire du Seigneur.

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Notes


[1] Adapté de Wangahemuka, Paluku, Discipling the Nandi of the Evangelical Community in Central Africa : A social analysis of Nandi discipleship. Thèse doctoral (Portland, Oregon: Western Seminary, 2005).

[2] Paluku Wangahemuka était pasteur d’église et professeur d'école biblique dans la République démocratique du Congo pendant les années 70 ; il était directeur d'un centre de formation pour des membres de personnel de Campus pour Christ pendant les années 80 ; il fonda et coordonnait un ministère reproducteur des églises pendant les années 90 ; il est acutellement pasteur par intérim d’une congrégation francophone en Californie.

[3] Wallace Arthur Alcorn, «The Biblical Concept of Discipleship as Education for Ministry» Ph. D. dissertation, New York University, 1924, 24.

[4] Craig S. Keener, The IVP Bible Background Commentary: New Testament. (Downers Grove: InterVarsity Press, 1993), 267.

[5] Wallace Arthur Alcorn, op. cit., 226-227.

[6] Roger S. Greenway, Go and Make Disciples!: An Introduction to Christian Missions. (Phillipsburg: P&R. Publishing, 1999), 61.

[7] Simon J. Kistemaker, New Testament Commentary: Exposition of the Acts of the Apostles. (Grand Rapids: Baker Books House, 1990), 725.

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